La France a besoin de la « bonne finance »

À l’heure actuelle, il ne fait aucun doute que finance rime avec défiance. La majorité de la population des pays développés s’entend dire depuis six ans combien il a été nécessaire pour les gros investisseurs de placer leur argent sale dans des placements risqués. Résultat aujourd’hui, on comprend bien les origines de la crise… et ses origines, on vous le donne en mille: ce sont les marchés financiers! Alors forcément, quand un gouvernement nous explique gentiment qu’on ne peut pas faire sans ce grand frère protecteur et bienveillant qui nous plante un couteau dans le dos, on rit jaune, depuis notre pointage ANPE quotidien. Et pourtant… laissons-nous rêver quelques instants: là, comme ça. Et si le capitalisme n’était pas toujours sauvage? Si, à coup de crises et de décroissances, on avait fini par comprendre qu’il valait peut-être la peine de mettre en place un système durable qui, quoique moins rentable, ne prendrait pas le parti d’un potentiel effondrement soudain et irrémédiable? Refaire de la finance l’outil qu’elle était: c’est peut-être ça, la bonne finance.

Michel Sapin à l’heure de la finance

Le 6 juillet, le ministre des Finances du gouvernement Hollande a expliqué que la finance était une alliée de l’exécutif et de l’économie en général. Il s’est cependant empressé de préciser qu’il parlait là de « bonne » finance, l’opposant à celle des junk bonds où l’on a fini par rechercher des +120% incohérents par rapport à une activité économique stagnante, au risque de tout perdre et de plonger des familles entières dans la pauvreté.

Aller à l’encontre des préjugés

En parlant de la sorte, Michel Sapin s’est même opposé indirectement à la déclaration de l’actuel président qui, dans sa campagne, affirmait devoir faire de la finance son adversaire. Lui précise que l’adversaire, c’est la « mauvaise » finance qui, à coup de dérégulation, s’est crue tout permis. Celle qui plongea dans la crise et celle qui, définitivement, a démontré son incapacité à nous en sortir.