Quand la justice attaque, Sarko contre-attaque

Directement après sa sortie de garde à vue, l’ancien chef de l’Etat s’est exprimé à l’antenne de TF1, mettant fin à un silence qu’on lui pensait bénéfique. D’ailleurs, l’interview étant intervenue très rapidement après sa mise en garde à vue, certains se sont demandés si c’était une bonne idée pour l’homme politique d’apparaître « à chaud » pour commenter ce qui était arrivé, à un moment où s’amorçait déjà son retour sur la haute scène politique… vous me direz, d’ici trois ans, la mémoire des citoyens aura probablement -encore- flanché.

Une double interview pour une double défense

L’entretien a été diffusé sur TF1 et Europe 1. C’était la première prise de parole officielle de Nicolas Sarkozy depuis les dernières élections -perdues. Contre toute attente -ou pas vraiment-, l’ex Président de la République a retourné la situation en se plaçant comme une victime de « l’instrumentalisation » de la justice, pour reprendre ses termes. Ne dit-on pas que la meilleure défense, c’est l’attaque? Il semble que monsieur Sarkozy l’ait bien compris. Dans cette interview, enregistrée dans l’après-midi dans son bureau, il affirme qu’il n’a pas enfreint la loi, et ce malgré le fait qu’il soit accusé de corruption active, de trafic d’influence actif et de recel de violation du secret professionnel. Tour de passe-passe: du coupable, il est passé à la victime, expliquant qu’il était victime d’un complot grave dont les Français devait entendre parler. Apparemment peu habitué aux cellules de garde-à-vue, il a estimé que tout avait été fait pour l’humilier -convocation à 2 heures du matin à l’appui. Une garde à vue, en somme.

Le complot des juges contre sa personne

Selon Nicolas Sarkozy, les enregistrements ne sont pas valables et l’une des juges serait, pour lui, corrompue -à savoir que cette dernière est membre d’un syndicat de gauche… effectivement, de la part d’un UMP « humilié » qui souhaite un retour en politique, ce ne peut être qu’une preuve de culpabilité. Coupable de quoi, on ne sait pas très bien, mais l’ex Président en est convaincu -ou tente de nous en convaincre plus exactement. D’ailleurs, il estime qu’il n’a pas à se laisser décourager par ces « manipulations » et laisse entendre qu’il annoncera sa décision de retour ou non à la tête de l’UMP à la rentrée prochaine.