L’euro doit être dévalué?

L’euro a un niveau trop fort. Avec une valeur si élevée, les exportations sont pénalisées et donc l’économie s’en ressent: balance commerciale déficitaire, entreprises qui préfèrent s’installer à l’étranger… l’euro n’est pas une monnaie qui arrange. Pourquoi donc? Est-ce que l’euro est intrinsèquement destiné à être maintenu à un niveau si élevé? La réponse est non. La réponse, c’est que l’euro se « laisse faire »; il ne consent pas à être haut, mais il ne dit rien. Or qui ne dit mot consent, n’est-ce pas?

Un manque de cohésion au niveau de la politique économique européenne

Pour baisser, l’euro devrait utiliser les mécanismes qui sont possibles dans une économie libérale: la dévaluation ou au moins dépréciation, avec par exemple un fonctionnement de planche à billets. Cela créerait une inflation que les gouvernements espèrent à l’avantage de l’économie, que les consommateurs, contribuables et ménages redoutent comme la peste. Pourtant, à l’est et à l’ouest, on s’essaie à la dévaluation volontaire. Ainsi, les Etats-Unis sont coutumiers de cette pratique depuis le vingtième siècle, même si son utilisation est dans une optique moins sociale que celle du New Deal de Roosevelt. Côté Japonais, on s’est essayé à la dévaluation l’an dernier pour doper la croissance. Alors, pourquoi l’euro ne ferait pas la même chose? Alors qu’on entend souvent prétendre que l’euro est, par nature, haut, il s’avère que ce niveau trop important est en fait dû à une incapacité de la Banque Centrale Européenne de se fixer une directive économique. Comme les pays membres étaient parfois -souvent- en désaccord, plutôt que d’en contrarier quelques uns, on a décidé de ne satisfaire personne. Résultat, le grand projet politico-idéologique d’union européenne est dépourvu de toute politique monétaire… du jamais vu dans une union qui se veut économiquement forte.

En admettant l’existence d’une politique monétaire commune, faut-il aller vers une baisse de l’euro?

Selon Fabrice Brégier, c’est une évidence. La BCE a le devoir de se mettre à l’heure de la dévaluation. Il estime qu’on prétend trop souvent que c’est impossible alors que, justement, il est tout à fait du ressors de la banque centrale d’éviter que sa monnaie n’explose des records par rapport au dollar. L’application et l’entente des pays membres risque d’être cependant délicate…