Servier sanctionné?

Il semblerait que la Commission européenne s’intéresse au laboratoire Servier, accusé d’avoir volontairement tenté de retarder l’arrivée des médicaments génériques sur le marché. Il existe une véritable veille vis-à-vis des laboratoires qui profiteraient de leur position pour freiner l’émergence d’un contre-marché qui ne leur est pas favorable, et c’est ainsi que la Commission s’est penchée sur le cas de Servier, qui n’avait pas intérêt à voir des médicaments moins chers mais similaires aux siens se vendre à travers le monde.

Lutter pour l’accès à la santé

La commission européenne devrait rendre son verdict au milieu de l’été. Dans les termes officiels, le laboratoire est soupçonné « d’entrave à la concurrence ». Selon cette formulation, donc, ce qui est gênant dans la gêne de l’arrivée de produits abordables sur le marché médicamenteux, c’est que ce n’est pas conformes aux règles économiques. D’une manière générale, on peut -et on préfère- y voir une forme de protection du citoyen: celui-ci a droit à la santé, indépendamment de ses revenus. Si en France une partie de vos consommations médicales peut être remboursée (tout ou partie, ou pas, selon les médicaments dont il est question), ce n’est pas le cas dans la totalité de l’Union Européenne, comme vous vous en doutez. Aussi semble-t-il incohérent qu’une personne à faibles revenus ne puisse pas se soigner… et que Servier agisse en monopole, accessoirement.

Les doutes qui pèsent sur le laboratoire et l’issue de l’enquête de la Commission

Servier, laboratoire français, risque gros dans cette affaire. La principale mesure prise à son égard serait d’ordre financier, avec une amende dont le montant reste à déterminer mais qui, c’est certain, aura un impact sur la croissance de cette compagnie pharmaceutique. Le médicament dont il est question est un traitement contre l’hypertension ou l’insuffisance cardiaque que vous connaissez peut-être sous le nom de Coversyl. La protection de ce médicament serait passée par des accords soupçonneux avec des fabricants dans le domaine du générique tandis que, dans le même temps, Servier aurait racheté des brevets pour garder le monopole sur le produit.