Tourner le dos à l’Europe


Ils en parlaient dans leurs programmes, ils l’ont fait… littéralement! Les députés europhobes ont manifesté leur désaccord avec le projet Européen en lui tournant le dos, au sens propre, lors de l’entame de l’hymne européen (cf vidéo ci-dessus). Le front national ne s’est pas joint à cette protestation mais a, cependant, désiré rester assis durant la prestation de l’orchestre, qui entonnait L’Ode à la joie.

De l’eurosceptisme à l’europhobie

Aux dernières élections européennes, c’est un coup d’alerte qui a été donné: avec des scores battant tous les records, les europhobes ont obtenu de nombreux sièges à Strasbourg, démontrant probablement que les citoyens ne croient plus que modérément aux promesses d’une Union Européenne qui serait un moyen de sortir de la crise, d’amorcer la relance, de soutenir l’existence internationale de pays qui n’y auraient pas assez de poids tout seuls. Et comme ils ne sont pas juste là pour faire joli et mettre des bâtons dans les roues d’un projet européen qui peine déjà à se construire, les députés europhobes ont manifesté leur désaccord en refusant de faire face au message de paix que prône The Ode To Joy.

Les europhobes mais pas le FN?

Alors que Marine Le Pen se dit convaincue de pouvoir créer un groupe à part entière qui aurait une influence au Parlement européen, 24 élus du parti britannique UKIP se sont retournés contre l’Europe dans une symbolique qui pouvait difficilement être plus représentative. On sait les Britanniques assez peu enclins à s’engager dans une Union Européenne avec laquelle ils ont des relations pragmatiques… ou opportunistes. Tantôt protégés par leurs grands frères américains, tantôt profiteurs des normes de l’UE, les Britanniques expliquent que l’hymne et le drapeau européen sont le symbole de leur « servitude » à une union politique que leur population refuse. Sauf quand ça l’arrange? Le patriotisme anglais devrait prendre garde à ne pas glisser sur la pente d’un nationalisme qui lui serait fatal.